Merkel après Sarkozy : disqualifiés pour aveuglement

 

Volte-face de la chancelière allemande. Rodomontades de l'ex-président français.  Symptômes d'une époque post-politique : 

 

 

Mme Merkel vient de passer à l'histoire comme la plus irresponsable de tous les chefs de gouvernement européens d'après 1945. En annonçant d'abord que le Proche-Orient pouvait venir sans limites en Allemagne, elle a amplifié (de manière sans doute irréversible) le phénomène d'immigration de masse : après quoi, faisant volte-face devant le déferlement, elle a annoncé la fermeture des frontières. Stupide dans son principe, cette versatilité est inhumaine dans ses effets ; elle montre une incapacité politique, sur fond d'aveuglement devant des réalités élémentaires ; et elle affole l'infra-gouvernement parisien dont la seule boussole est de suivre Berlin, dans quelque direction que ce soit.

A quoi fait penser l'inconséquence de Mme Merkel ? À celle de M. Sarkozy. En 2011, outrepassant un mandat international pour des raisons obscures (et sous prétexte d'arrêter un « crime contre l'humanité » qui n'avait pas commencé), le président français bombarde la Libye jusqu'à obtenir la mort de Kadhafi, ce qui instaure dans ce pays un chaos dont l'effet le plus spectaculaire sera le déferlement des migrants africains à travers la Méditerranée. En 2015 et pour les besoins de sa pré-campagne présidentielle, M. Sarkozy se pose en expert géopolitique qu'il eût fallu écouter quand il proposait telle et telle mesure pour sécuriser les frontières de Schengen... Ce n'est pas un revirement comme celui de Mme Merkel, mais ça montre une pareille irresponsabilité.

Les analystes sauront pourquoi Mme Merkel avait annoncé l'ouverture des frontières à une immigration illimitée (quitte à faire le contraire huit jours après). Ils sauront peut-être pourquoi M. Sarkozy a voulu éliminer Kadhafi (quitte à se poser quatre ans après en recours face aux résultats de cette élimination).

Mais ces deux absurdités sont les symptômes de ce qu'est devenue la classe politique occidentale : des politiciens ne comprenant plus rien au politique, tant ils sont inféodés au financier.

Redisons-le sans cesse : le politique est mort en Europe, il faut le réinventer à zéro. Et cette tâche ne peut se mener qu'en dehors des partis. Le système doit être assiégé de l'extérieur !

 

ps - Des tweets bergogliophobes accusent le "pape des bobos" d'avoir tenu le même langage que Mme Merkel. C'est faux. François appelle chaque paroisse, sanctuaire et communauté religieuse à accueillir "une famille de réfugiés". Il s'agit de ceux qui sont là, et il s'agit de familles. C'est un propos de compassion réaliste, et c'est le seul qu'un chrétien puisse tenir. (N'en déplaise au prêtre polonais qui appelait hier à tourner le dos au pape "sur les sujets où il n'est pas infaillible" : phrase qui laisse craindre des défaillances dans l'ecclésiologie enseignée au clergé de ce pays-là ; pays qui est le phare de notre propre extrême droite catho).